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L'ancien blog du CDI de l'ESAAT
14 février 2013

Londres prend de la hauteur Ou oser l’originalité

a1Les élèves de terminales n’ont pas pu se rendre dans la plus haute tour d’Europe, le Shard, conçue par Renzo Piano qui n’a ouvert ses portes aux visiteurs qu’au 1erfévrier. Cette tour fait partie d’une dizaine d’autres, construites dans le cœur traditionnel de Londres. Vous pouvez lire un dossier concernant ce sujet, écrit par Eric Albert, correspondant à Londres du ja2ournal Le Monde, dans son supplément du samedi 26 janvier 2013. Ces articles peuvent être lus dans un classeur, disponible au CDI  Le Shard culmine à 310m. La vue du sommet nous permet de constater que Londres est une ville plutôt horizontale, faite de maisons et d’immeubles ne dépassant guère 3 ou 4 étages. Seul, le nouveau quartier de la City et l’ancien quartier Canary Wharf, rejeté à l’extérieur de la ville, contredisent ce constat. Dans la City, quartier des affaires, une petite dizaine de tours dépassant les 100m s’y côtoient sur à peine un kilomètre carré. La population londonienne les a affublées de drôles de noms comme « Gherkin » (le cornichon), première grande tour de ce quartier, de forme ovoïde, réalisée par Norman Foster en 2004, « la râpe à fromage » de Richard Rogers… D’autres artistes ont proposé des bâtiments, pas forcément hauts, mais à la forme osée comme Jean Nouvel et son « One New Change », complexe de magasins et de bureaux, situé juste derrière la cathédrale Saint Paul. Le fleuron de cet ensemble demeure tout de même « le Shard » de Renzo Piano, à cause de sa hauteur. Contrairement à Paris, considérée par certains comme une ville musée,  Londres a osé, dans son centre historique, à partir de 2004, le pari de l’architecture contemporaine et nous lance en quelque sorte le débat entre ville figée et ville mouvante, ville classique et ville moderne. L’article nous montre qu’historiquement, il s’agit d’une question de gouvernance de la volonté de quelques pera4sonnes.

Paradoxalement, pour Eric Albert, cette originalité ne transparaît pas dans les autres villes britanniques, et en particulier les villes secondaires qui semblent sortir du même moule : les centres villes sont clonés avec les mêmes magasins, les mêmes grandes chaînes. La rue centrale est piétonnière et propose les mêmes boutiques, les mêmes banques. Un rapport intitulé « ville clone » a été publié en 2005. 41% des villes sont classés comme « clonées » et 23% sont à la limite.. Ce manque de diversité peut être rassurant. En effet, on retrouve facilement ses repères. Mais, comme pour la biodiversité, la diversité des villes semble nécessaire.. Comme partout en Europe, les grandes enseignes ont étouffé les petits magasins indépendants. Ces grandes entreprises recherchent uniquement le profit et non le maillage social et la responsabilité publique. Les résidents se sentent aussi moins impliqués dans une ville clonée, une ville sans âme. Eric Albert cite le rapport de la New Economics Foundation (groupe de Think Tank, plutôt placé à gauche) : « Sans la preuve visible que nous pouvons influencer ce qui nous entoure, nous devenons des étrangers là où nous devrions nous sentir chez nous ». De plus, lorsque la crise se fait sentir, les grands groupes n’hésitent pas à fermer les boutiques qui ne sont plus rentables et les villes clonées deviennent alors des villes fantômes.

Pascal Broutin

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